Je ne peux m’empêcher de me poser cette question depuis que j’ai pris connaissance des sondages « sortie des urnes », montrant que 43% des catholiques pratiquants réguliers avaient voté pour la liste Loiseau aux élections européennes. L’ écrivain anglais Chesterton, catholique mais non sans humour, disait : «  Le danger de la perte de la foi en Dieu n’est pas qu’on ne croie plus alors à rien mais plutôt qu’on croie à n’importe quoi. »

Comment peut-on voter pour la liste d’un président parfaitement cynique, qui ne rétablit pas l’équilibre des finances, qui veut accorder la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes, président dont la ministre de la santé dit de F.-X. Bellamy qu’il n’est pas républicain parce qu’il pense que l’avortement est en soi un acte négatif. Ce président est méprisant avec Victor Orbán dont la liste a fait 56% en Hongrie, et avec Mateo Salvini qui a fait 32% en Italie. Ne parlons même pas de la condescendance à l’égard de la Pologne.

Reprenons ces différents points :

1) Sur l’économie

La dette de la France est de plus de 2200 Milliards d’Euros. Elle était de 2000 en 2017. Il suffirait que les taux d’emprunt remontent un tant soit peu pour que nous soyons dans une impasse. Rappelons que les intérêts de la dette nous coûtent chaque année plus de 50 milliards d’Euros, autant que ce que rapporte l’impôt sur le revenu ! La dette augmente, le nombre de fonctionnaires, dont la réduction devait être de 120.000 durant le quinquennat, sera limitée à 5000 ! Ce n’est plus un objectif du gouvernement.

2) La PMA

Elle est actuellement un acte médical destiné à traiter la stérilité d’un couple hétérosexuel. La volonté de la majorité au pouvoir est de la rendre possible pour les femmes seules et les couples de lesbiennes avec remboursement par la Sécurité sociale ! Le relativisme de ce pouvoir en matière d’éthique n’a pas de limites. Il suffit de penser, comme François Xavier Bellamy, que l’avortement – qui consiste à mettre à mort un fœtus, c’est-à-dire un être humain en devenir – est un acte négatif pour être déclaré « non-républicain » par Mme Buzyn .

Je rappelle que Simone Veil, dans l’exposé des motifs de sa loi de 1975 disait qu’il s’agissait de traiter les situations de détresse…. On peut penser à la fois qu’il fallait une loi, et que l’avortement est en soi un acte négatif. C’est ce que déclarait Eugène Claudius-Petit à l’Assemblée en 1975.

3) L’attitude à l’égard de l’étranger

Le mépris affiché par le président et son parti à l’égard des leaders qui ont une autre ligne politique que la leur, est révélateur de la morgue naïve de ceux qui sont arrivés au pouvoir en jouant sur la peur du Rassemblement National. J’ai rappelé les scores faits par les liste d’Orbán, de Salvini et d’autres. C’est à chaque peuple de décider de la politique qu’il veut voir mise en œuvre. Ces leaders veulent maintenir la culture catholique dans leur pays et pensent que l’islam pose une problème de fond. Peut-on leur donner tort ?

Tout ceci étant considéré, on peut s’étonner que presque un catholique pratiquant sur deux, au lieu de voter pour la liste Bellamy, qui défendait explicitement la culture morale du christianisme, ait été ignoré par des gens qui se rendent dans les églises tous les dimanches. Jean–Baptiste Metz déclare dans sa « Théologie politique » que célébrer l’eucharistie, c’est célébrer un « souvenir dangereux ». Quand on considère que ces catholiques se rendent benoîtement à la pâtisserie après la messe, on repense volontiers à la phrase de Chesterton et on se dit qu’on est loin du souvenir dangereux !

Jacques Rollet